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Photo du rédacteurJude D.

Haro sur les Gynécos - Le cas BFM TV

Dernière mise à jour : 26 sept.



Je viens de finir de regarder le sujet consacré par @BFMTV ce matin au dossier du gynécologue pris à partie par un homme trans-identifié.


Je suis fascinée par la manière volontairement tronquée et partiale dont les éléments de ce dossier ont été présentés. Et je pèse mes mots.


Le mieux que l'on puisse dire c'est qu'au lieu d'un sujet journalistique, c'est à une œuvre de propagande confinant à la mystification à laquelle j'ai assisté bouche béé en manquant d'avaler mon croissant de travers.


1/ @Bruce_Toussaint démarre en nous expliquant sur un ton dramatique, qu'un Gynécologue a refusé de prendre en charge une "jeune femme trans", pleurez dans les chaumières mesdames et messieurs.


Non @Bruce_Toussaint ce gynécologue, médecin spécialisé dans la physiologie et la santé reproductive et sexuelle des FEMMES, comme chacune et chacun le sait et comme personne ne l’ignore, a renvoyé vers un confrère qualifié, un homme trans-identifié qu'il n'avait pas compétence pour examiner, dans la mesure où il n'est pas formé au suivi de la santé SEXuelle et reproductive des HOMMES.


@Bruce_Toussaint nous lit ensuite avec tout le pathos qui sied à l’affaire, l’échange de messages à l’origine de toute cette histoire, à savoir celui du malheureux compagnon de l’homme trans-identifié, pardon, de la pauvre « jeune femme trans », éconduit par cet odieux gynécologue. Le cadre est posé, tenez mon bon Monsieur, prenez vite un mouchoir.


2/ Bien évidemment, pas UNE femme sur le plateau. Mais pour quoi faire pardi ?...


Ce n'est pas comme si la question de l'accès aux soins en GYNEcologie était un problème qui concernait les femmes, lesquelles sont parfois obligées de patienter parfois plus de 3 mois pour avoir un rendez-vous, pour des dépistages et soins parfois urgents et vitaux.


Non, ça, la santé des femmes, toussa toussa, ces sujets triviaux, ce n'est pas un sujet qui intéresse nos amis de @BFMTV


La seule fois où la gynécologie les intéresse, c'est quand il s'agit de défendre le droit des hommes à se faire suivre par un gynécologue parce qu'ils se "sentent femme" et qu'ils l'ont décidé.

Quoi de plus normal, ça c'est un vrai sujet de bonhomme, qui mérite d'y consacrer du temps d'antenne pour en discuter tranquillement entre couilles, sans gonzesses hystériques pour couper la parole.


3/ A qui donc @BFMTV a préféré donner la parole ou plutôt ouvert son antenne ? A Maxime Haes, le militant STOP HOMOPHOBIE, celui à l’origine de toute cette non-affaire, celui qui, si je me souviens bien, a jeté en pâture le nom du malheureux gynécologue qui a eu l’outrecuidance d'expliquer à un homme se « sentant femme » qu'il n'était pas compétent pour l'examiner.


Monsieur @Bruce_Toussaint s'est également bien gardé de dire que le gynécologue allait porter plainte contre l'homme qu'il a renvoyé vers un confrère, lequel s'est permis par frustration d'agresser sa secrétaire en la traitant de transphobe et de faire un scandale devant ses patientes qui attendaient en salle d'attente, comme ce Dr. a pu l’expliquer au micro d'André Bercoff sur @SudRadio ce matin.


4/ C'est un véritable boulevard qu'a offert BFMTV à Maxime Haes pour débiter ses inepties, avec sa cohorte de formulations toutes plus mensongères les unes que les autres, destinées à semer la confusion en présentant une vision déformée de la situation, telles que : "On ne peut pas refuser la prise en charge des personnes transgenres au motif de leur identité de genre"


AH. EFFECTIVEMENT, Maxime.


Mais quel rapport avec la situation présente mon ptit Maxime?


Parce que, Cher Maxime, un médecin peut par contre refuser la prise en charge d'un patient qu'il n'est pas COMPÉTENT à soigner, car il ne relève pas de sa spécialité.


De la même manière qu'un pédiatre ne prend pas en charge de patients de 90 ans pour leurs rhumatismes, qu'un gériatre ne prend pas pour patients des bébés de 3 mois pour soigner leur eczéma, et qu'un dentiste ne pratique pas de toucher rectal, un GYNEcologue, ne prend pas de patients de SEXE masculin, car peut-être que Mr Haes l'ignore, mais le gynécologue soigne des pathologies liées à un SEXE et non pas une "identité de genre"; identité dont la caractéristique est de n'exister que dans la tête de ceux qui la revendiquent, et n’étant pas de ce fait possibles à ausculter.


Bien que tout cela paraisse évident à toute personne normalement constituée, ce n'est pas le cas de Maxime Haes. Comprenne qui pourra.


Ce bon Maxime s’émeut également que le vilain gynécologue ait eu l’impudence de dire qu’il ne s’occupait que « des VRAIES femmes », en majuscules en plus, houlala, c’est vraiment pas bien, c’est offensant, il est méchant Monsieur le Gynéco, hou lou lou, parce que bon attention, mesdames et messieurs, ça induirait qu’il existe « des vraies femmes et des fausses femmes » et que, donc, « la jeune femme trans » serait une fausse femme, et dire ça ben c’est pas gentil.


Alors oui Maxime, tu as raison, bravo!


Il n’y a pas de vraies et de fausses femmes.
Il y a seulement les femmes, mot qui désigne les êtres humains partageant la caractéristique d’être de sexe féminin, la moitié de la population de cette espèce sexuée qu’est l’espèce humaine.

Voilà, c’est tout.


Donc rassure-toi, Maxou, « la jeune femme trans » n’est pas une fausse femme, ce n’est tout simplement pas une femme.


Cette personne est un homme, un homme trans-identifié, un homme qui s’identifie à une femme, pour peu que ça veuille dire quelque chose ou revête un quelconque sens, car en ce qui me concerne ça n’en a aucun.


Je vais en rester au commentaire de ces deux passages, car s’il fallait que je commente tout le discours de ce bon Monsieur Haes, je n’aurais pas le cul sorti des ronces comme dirait l’autre et comme le doliprane, c’est la rupture de stock, je vais m’épargner le risque d’une migraine pour le reste de la journée.


Mais, je vous rassure, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, loin de là, vous vous apprêtez même à vivre en direct un grand moment de foutage de gueule, un tour de passe-passe digne d’un David Copperfield sous stéroïdes, en anglais, a mindfuckery.


Il faut dire que s'il y a quelque chose que les militants transactivistes maîtrisent à la perfection c'est bien l'art de l'enfumage.


5/ On en arrive donc à l’intervention d’un Gynécologue.


Non que j’aie des doutes à ce stade sur le fait que je suis en train d’assister au relais médiatique d’une opération de COM’ menée tambour battant par le Maxime, mais j’ai la naïveté de croire que le médecin qu’ils font intervenir va donner un avis professionnel sinon neutre, ne rêvons pas, mais tout du moins honnête et en tout cas, respectant les règles élémentaires de la logique et un minimum de sens commun.


Que nenni, que nenni, bien mal m’en a pris.


Voilà donc que ce bon Docteur nous explique que, bien que la majorité des gynécos n’aient pas vocation à accueillir d’hommes trans-identifiés aka « femmes trans », un constat tellement évident que la nécessité d’avoir à le formuler à haute voix paraît littéralement ubuesque, il faudra que, de la même manière que les gynécologues se sont formés à l’endométriose, ceux-ci se forment au suivi médical des hommes trans-identifiés.


Pardon, quoi, qu’ouïs-je ? Attendez. Je fais retour rapide dans ma tête. Mais qu’est-ce qu’il raconte ? Quel est est le Perlimpinpin de rapport? Alors là… J’en ai entendues des absurdités, mais là c’est sans pareille.


Pour ceux qui l’ignorent et sans rentrer dans les détails, l’endométriose est une maladie de l’endomètre, la muqueuse utérine, qui touche de nombreuse femmes, peut-être invalidante et engendrer des problèmes de fertilité; elle commence à peine à être mieux connue et mieux soignée.


Mais Monsieur le Docteur, quel est donc le rapport entre la formation au soin de l’endométriose, une maladie de l’utérus qu’il est parfaitement logique qu’un médecin spécialisé en santé sexuelle et reproductive des femmes sache soigner étant donné que c’est littéralement son métier et la formation au suivi de la santé masculine, ce qui comme personne ne l’ignore est déjà la spécialité des médecins andrologues/urologues, ou du suivi des conséquences médicales de la transition (hormono thérapie, suivi post chirurgical etc.) qui relève d’autres médecins spécialistes ? Aucune.


Il n’y a tout simplement aucun rapport. Pourquoi les hommes trans-identifiés ne vont tout simplement pas voir un andrologue ? Ou un endocrinologue ? Ces médecins soignent le corps, pas les identités. Ou les autres spécialités concernées par les problèmes de santé spécifiques qu’ils rencontrent le cas échéant ?


Pourquoi n’est-ce pas aux andrologues de se former à un accompagnement aux problématiques de santé spécifiques à ces hommes trans-identifiés, quand il y en existe ?
Pourquoi est-ce aux gynécologues de se former à ces soins de santé ? En quoi ça les concerne ?

Alors bien qu’ayant tenté de ménager la chèvre et le chou pendant un moment, en usant de circonvolutions n’ayant rien à envier en adresse à une démonstration de la patrouille de France, la fin de ce numéro d’équilibriste a donc finalement sonné le glas de la pauvre Blanquette, sacrifiée sur l’autel du droit des loups à s’identifier à des biquettes, parce qu’ils l’ont décidé et que bah… les loups ont le droit de faire tout ce qu’ils veulent, c’est la vie ma pauvre Blanquette.


Ce bon Docteur aurait pu directement nous pisser dessus et nous dire qu’il pleut cela aurait été plus rapide.


Mais le vrai clou de cet affligeant spectacle a été la diffusion d’un extrait de l’interview du fameux méchant gynécoloque.


Dans le très court extrait diffusé, il s’excuse, ce qui permet de donner l’illusion que tout est bien qui finit bien, le Maxime a raison, c’est même le méchant gynécologue qui le dit.


La diffusion de cet extrait, alors même que dans l’interview dont elle est issue, le médecin persiste et signe sur le fond en expliquant le contexte de raz le bol dans lequel il a rédigé ce message et qu’il portera plainte l'homme ayant agressé sa secrétaire et la personne ayant révélé son nom sur twitter, est à elle seule un chef d’œuvre de cynisme.


Le moins que l’on puisse dire c’est que le Gynécologue a payé les excuses parfaitement inutiles qu’il a faites, car il n’a strictement rien fait qui méritait d’être excusé, bien que cela puisse être difficile à entendre pour certains offensés de profession; il l’aura appris à ses dépens.


Ce fût une tentative de manipulation de haut vol, comme savent si bien le faire nos amis transactivistes, dont chacune des techniques de prestidigitation pourrait servir à illustrer un manuel des 100 meilleurs sophismes de tous les temps.


Un moment ma foi fort enrichissant, où j’ai pu apprendre grâce à l'expertise de tous ces Messieurs qu’au final:


Les hommes sont des femmes comme les autres à partir du moment où ils l’ont décidé;
Dans la mesure où certains hommes qui se sentent femmes ont des prostates, le toucher prostatique est donc un acte gynécologique permettant d’assurer un suivi efficace de la santé sexuelle et reproductive des femmes
Les gynécologues sont sommés de faire semblant de croire et d'agir comme si Jean-Mi qui se fait désormais appeler Jeanne-Mi, était réellement une femme, en livrant une interprétation digne d’une adaptation Netflix des habits neufs de l’empereur.

Toute cette fumisterie se déroulant sous la houlette d’un @Bruce_Toussaint dont la participation s’est résumée à sourire béatement en hochant la tête d'un air entendu.


Époustouflant.
Merci Messieurs pour ce moment.

PS : toute ressemblance avec des propos offensants ayant existé est purement fortuite. En cas de réclamation, vous pouvez m’écrire à cette adresse jen_ai_rien@cirer.com où elle sera automatiquement archivée dans une capsule temporelle virtuelle qui sera ouverte en 2523.


Merci !


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