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Photo du rédacteurJude D.

Des monstres et Des hommes

Dernière mise à jour : 2 oct.

A chaque potentielle avancée significative de la cause des femmes, des stratégies se mettent en place afin de la contenir et d'en limiter les effets.


L'une d'entre elles consiste à nier l'importance et la prévalence des violences masculines dans notre société en les présentant comme des actes extraordinaires perpétrés par des monstres déviants.


Le procès #Mazan n'échappe hélas pas à la règle malgré le nombre des agresseurs et leur profil de monsieur-tout-le monde, qui va à l'encontre de ces préjugés bien ancrés.



J'aimerais beaucoup savoir de combien de viols et de meurtres ce fameux "discours extrêmement dangereux" est responsable chaque année... J'aimerais vraiment savoir en quoi ce discours est dangereux...


Car, à l'inverse, le discours qui consiste à masquer la prévalence des violences masculines contre les femmes et à faire comme s'il ne s'agissait que de l'œuvre de quelques montres déviants, circulez il n'y a rien à voir, PADAMALGAM™, est lui extrêmement dangereux, car il endort la vigilance des femmes et du corps social et nous empêche de trouver de vraies solutions collectives pour enrayer les violences masculines qui chaque année affectent des milliers de femmes.


C'est précisément ce discours exceptionnaliste que fait voler en éclat l'affaire #Mazan qui démontre la triste banalité du mâle.


Et beaucoup plus d'hommes, devraient prendre la parole comme celui qui s'exprime-là pour dire leur vérité, se désolidariser de ce type de comportements, et demander des comptes à leurs congénères.


Les hommes n'ont pas besoin du bénévolat des femmes pour les brosser dans le sens du poil, leur solidarité masculine fait déjà bien l'affaire, en témoigne le concert philharmonique de ouin-ouins #NotAllMen™ que la prise de parole de cet homme qui exprime de la honte face aux actes des hommes accusés de viol au procès de #Mazan a générés.


Solidarité masculine à toute épreuve qui fait intégralement partie du problème.



Ainsi, voir que le 1er réflexe de certaines femmes est de voler au secours des hommes, qui ne leur ont rien demandé, est assez désespérant.


Et la suite de nos échanges n'a pas manqué de renforcer en moi ce sentiment...



Allez... On prend une grande inspiration, voire une deuxième, Ohm Shanti Ohm, et on décortique tout cela en détail...


"Mon discours ne masque rien de la prévalence des violences que des hommes commettent sur des femmes."


C'est littéralement le prototype du discours qui masque la prévalence des violences que les hommes commettent sur les femmes.


"Je refuse de dire les car ce n’est pas la réalité. Il y a des humains monstrueux, il y a des humains pervers, il y a des humains bons et généreux. Il y a toute sorte d’humains."


Ma question est ici encore une fois esquivée, en convoquant des considérations hors sujet...


Concrètement, en quoi, ce discours est dangereux ? Combien de viols et de meurtres, ce discours a-t-il générés qui lui valent d'être qualifié d'"extrêmement dangereux" au point, dans ce contexte, que cette personne estime devoir se fendre d'un tweet outragé, pour le dénoncer ?


Je vais continuer à dire LES... Car je désigne par ce LES, le groupe social des hommes qui est le groupe social qui opprime, tue, viole, mutile, méprise, exploite, violente LES femmes, ie le groupe social qui regroupe l'ensemble des femmes, la moitié de l'humanité de sexe féminin.


Cela est la réalité.


On dit de la même manière les Français, les Ouvriers, les Enseignants, les Elèves, les Boulangers, les Policiers, les Célibataires, les Patrons etc.


Et j'attends toujours que l'on me démontre en quoi constater la violence endémique, mondialisée, historique, systématique d'un groupe de personnes sur un autre, en utilisant la langue française, est quelque chose de dangereux.


J'attends de savoir en quoi le fait qu'un homme dise qu'il se sent mal en tant qu'homme de constater l'étendue des violences masculines que les hommes font subir aux femmes de manière massive, serait dangereux.

Et j'attends des exemples circonstanciés desdits dangers que cela génère ou serait susceptible de générer à court ou moyen terme.


Car pour l'instant, assimiler les agresseurs à des monstres, des loups solitaires, je persiste et je signe, n'a pour seul effet que de participer à gommer la dimension systémique des violences patriarcales, qui ne reposent pas sur des questions d'individualités, "ya des gens gentils, ya des gens méchants"... Qui sont totalement hors sujet.


"L’horreur n’est pas le fait d’un genre mais de déviance qu’ont certains être humains"


Certains êtres humains qui sont... DES HOMMES. Bizarre (non)... Pourquoi diable ne trouve-t-on de déviance que chez les hommes ?


Encore une fois, ce discours est le prototype du type de discours problématique que vient de faire voler en éclats l'affaire #Mazan et qui masque la réalité des violences masculines, qui ne sont pas des actes exceptionnels réalisés par quelques monstres déviants, mais la résultante du système patriarcal d'oppression des femmes dans lequel les hommes pensent être en droit de s'approprier les femmes et de les utiliser comme des objets sexuels, des sex-toys à leur disposition.


Un sentiment qui ne vient pas de nulle part mais procède d'une éducation et découle d'un environnement culturel et d'une histoire...


Les femmes ne sont pas des objets... Elles ne sont pas venues au monde sur cette terre pour être à notre service, pour combler nos besoins. Nous n’avons pas le droit de rejeter la faute sur la “folie” des auteurs de violence quand leurs actions ne sont que la conséquence prévisible d’une société qui exploite les femmes et les méprise, et quand nous jouons un rôle non négligeable dans le fait qu’ils se sentent autorisés à se comporter ainsi. Lundy Bancroft

Voir sur le sujet:



Je rappelle que le viol conjugal n'est condamné que depuis 1992, et que notre droit positif consacre la notion de "devoir conjugal" qu'il désigne, en termes plus aseptisés, sous le vocable de "communauté de lit".


Le reportage ci-dessous, qui n'a pas été réalisé dans quelque contrée lointaine et étrange peuplée de créatures monstrueuses, mais en France, il y a quelques dizaines d'années, nous permet de constater ce qu'est la "culture du viol" à travers les mots et la mentalité de ces hommes, qui n'est finalement pas tellement plus évoluée aujourd'hui...


En témoignent les propos rapportés par de nombreux accusés du procès #Mazan tels que"C'est SA femme, il en fait ce qu'il veut" ou encore "Le mari est dépositaire du consentement de SA femme"... CQFD.



Ainsi, parler de "déviances" faites par des "humains monstrueux" et dire "oui mais il y a des méchants partout, ce n'est pas le fait de tel ou tel sexe", masque complètement la réalité de ce qui se joue réellement, masque la dynamique du rapport de force à l’œuvre entre les hommes et les femmes, et masque le fait que les violences sexuelles ne sont pas le fait de loups solitaires isolés mais un véritable problème de société qui doit être collectivement résolu.



Cette rhétorique du monstre pervers en imper, tapi dans une ruelle sombre attendant sa proie, est exactement le type de préjugés sur le viol contre lequel nous, féministes, luttons.



"C’est comme-ci je disais « les personnes blanches sont racistes », ce serait faux. Ce qui est vrai c’est de dire « des personnes blanches sont racistes »"


Voilà une importante confusion... Il y a une différence entre dire:


"Les hommes commettent des violences contre les femmes de manière massive" Et "Les hommes sont courageux"


Ou encore... "Les blancs commettent chaque année 500.000 infractions à caractère raciste" Et "Les blancs sont racistes"


Ou encore "Les patrons réclament un gel des salaires et la baisse des cotisations sociales en 2025..." Et "Les patrons sont des profiteurs"


Ou encore... "Les femmes effectuent encore la majorité des tâches domestiques." Et "Les femmes sont des hystériques"


Ou encore... "Les enseignants ont déposé un préavis de grève et vont manifester dans les rues le 17 février 2027." Et "Les enseignants sont des fainéants".


Dans un cas, ce sont des assertions purement factuelles, descriptives, basées sur des faits, où les mots "patrons", "homme", "femme", "enseignants", "blancs" désignent le groupe social correspondant en le généralisant, car on parle d'un groupe de manière générique, dans sa globalité.


Ce que tout le monde comprend intuitivement: et on ne verra personne venir commenter pour rectifier en expliquant que"pas tous les enseignants feront la grève" ou que "tous les patrons n'ont pas de cotisations sociales à payer".


Dans l'autre cas, ce sont des généralisations abusives, reposant sur des stéréotypes, des croyances subjectives, sans fondement et globalement indémontrables.


Étonnamment tout le monde comprend parfaitement cette nuance en temps normal, mais quand il s'agit de parler des violences masculines et des violences que les hommes font subir aux femmes, là mystérieusement tout le monde oublie comment parler le français...


"La généralisation n’est jamais bonne."


La question n'est pas le bien et le mal. La généralisation est légitime quand elle désigne une réalité soutenue par des faits objectifs et/ou qu'elle se borne à désigner des groupes sociaux pris dans leur ensemble et leur globalité.


"Vous voulez vraiment d’une société où nous dirions à « tous les petits garçons vous allez tuer, violer, manipuler et détruire des femmes plus tard parce que vous êtes nés hommes ». C’est ce discours qui est dangereux dans la généralisation."


Voilà un homme de paille de la taille d'un Zamana de 800 ans doublé d'une inférence qui sort de nulle part.


Constater que les hommes sont responsables de violences contre les femmes ne signifie pas que les personnes faisant ce constat soient essentialistes et déterministes et pensent que la cause de la violence des hommes contre les femmes réside dans une pseudo nature profonde des hommes qui les condamnerait à être violents...


Si nous croyions cela, ça fait longtemps que nous aurions opté pour des moyens de lutte beaucoup plus radicaux... Non.


Nous constatons un fait et cherchons des solutions.


Nous constatons que les hommes partout et depuis toujours, commettent des violences dirigées contre les femmes.


Nous constatons que les hommes partout et depuis toujours, ont utilisé la violence et créé des lois (ou des religions) afin d'établir leur domination sur les femmes et nous assujettir.


C'est un constat. C'est purement factuel. Et toutes les circonvolutions langagières visant à masquer cette réalité font le jeu de ce système d'oppression.


Nous allons donc continuer à parler le français et à dire les choses de manière brutale et sans détours, quitte à écorcher les égos fragiles de ces Messieurs.


C'est le cadet de nos soucis.


Et, questionner les violences masculines auprès de jeunes garçons, les confronter à cette réalité, en leur expliquant sa source, et en les responsabilisant par rapport à cela n'est pas du tout une mauvaise idée.


Est-ce cela que vous avez envie de devenir ? Est-ce à ces hommes-là que vous voulez ressembler ?


En tout état de cause, ce n'est certainement pas avec la méthode Coué que nous risquons d'avancer.


Mais qu'on se le dise, nombreuses sont les candidates pour tenir le rôle de déléguées syndicales des hommes à temps plein.



Et encore une qui passe allègrement à côté de la question...


Je répète: en quoi est-il dangereux qu'un homme se sente fautif d'appartenir à une catégorie de personnes, les hommes, car il prend conscience que celle-ci est responsable de nombreux crimes et violences contre une autre catégorie de personnes, à des niveaux endémiques ?


Combien de morts cette prise de conscience génère t-elle ? De blessés ? Quel danger créé cette prise de conscience ? Quelle est sa nature ? Personne n'est capable de me répondre...


Étrange, non ?


Le fait est que cette réaction de honte est totalement naturelle et toute personne normalement constituée sera amenée à la ressentir dans sa vie quand elle constate qu'un groupe auquel elle s'identifie est responsable d'actes répréhensibles...


De la même manière, nous sommes amenés à éprouver une réaction de fierté quand des gens du groupe auquel nous nous identifions font des choses positives et connaissent des réussites qui nous rendent fiers.


On a ainsi pu voir tout l'été des gens être fiers d'être français et s'enorgueillir des performances des athlètes français, comme s'ils avaient été eux-mêmes chercher ces médailles.


Toute la journée sur les réseaux, des hommes qui s'approprient les découvertes effectuées par des inventeurs de génie nous expliquent que nous leur devons obéissance et déférence, car les hommes ont tout construit et tout inventé.


Pas DES hommes, non non... LES hommes.


Bizarrement, là, le fait de dire LES HOMMES ne leur pose aucun problème...


Pas de #NotAllMen en commentaires... Là ils comprennent, les nuances du français...


Même si on parle d'une infime minorité d'hommes inventeurs de génie, c'est LES hommes et ils s'en attribuent le mérite par procuration: aucun problème à ressentir de la fierté juste car ils ont une teub !


Mais quand il s'agit de regarder les comportements moins glorieux des hommes, ah là, mystérieusement ils ne savent plus parler français, on se retrouve avec des cohortes de chouineurs ouin ouin en commentaires, et leurs avocates bénévoles viennent nous expliquer qu'il ne faut surtout pas dire LES hommes car c'est "extrêmement dangereux" et que le fait qu'un homme exprime de la honte face à la réalité des violences masculines est un danger cataclysmique.


Donc la conscience d'appartenir à la classe des hommes pour exprimer de la fierté en s'appropriant les réussites d'une infime minorité d'entre eux pour la faire rejaillir sur l'ensemble du groupe, serait normal et acceptable; mais la conscience d'appartenir à la classe des hommes pour exprimer de la honte face aux travers et déviances d'une partie d'entre eux serait anormal, inacceptable et dangereux ?

Intéressant...


Cette réaction de honte, parfaitement naturelle, est au contraire un moteur de prise de conscience et de changement qui ne représente aucun danger à part pour le maintien du statut quo...


C'est une première étape pour se désolidariser des pratiques problématiques de son groupe social, casser l'élan de solidarité naturelle que l'on ressent du fait de ce sentiment d'appartenance et qui pousse à fermer les yeux sur ce qui ne va pas, et enfin commencer à agir activement pour les transformer et sortir de cet entre-soi masculin qui bloque toute évolution.


Mais apparemment beaucoup de personnes, et hélas de femmes, ignorent que la honte fait partie de la palette des émotions humaines et pensent qu'il s'agit d'une maladie contagieuse mortelle dont il faudrait préserver à tout prix ces Messieurs!


 

Les posts analysés ci-dessus, ne sont que de petits exemples parmi tant d'autres, tant le concert de lamentations outragées qui se met systématiquement en marche, tel un automatisme, un réflexe épidermique, dès qu'une actualité met en lumière de manière plus prégnante que de commun, l'ampleur des violences masculines, est massif et puissant.


Et les prises de paroles de femmes qui tiennent le haut du pavé ne tardent jamais à éclore et à susciter un sentiment de sidération consternée à la vue de l'énergie qu'elles sont capables de déployer pour tirer des buts contre leur camp.


Rien d'étonnant pour toute féministe bien au fait des mécanismes de domination patriarcale que de constater que de nombreuses femmes participent à la diffusion de ces contre-discours et se font les complices de leur propre oppression en volant immédiatement au secours des hommes et des normes patriarcales menacées.



A l'époque, en 2018, nous avions déjà eu un vigoureux Backlash anti #MeToo organisé par des femmes en vue, qui avaient cru bon devoir se livrer à un exercice de nage à contre-courant digne de l'Or olympique, en signant une Tribune pour défendre la liberté de ces pauvres Messieurs, d'importuner les femmes...


Heureusement que le ridicule ne tuait pas, ni en 2018 ni en 2024...


Dans la même veine, nous avons eu ces derniers jours deux femmes, Agnès Jaoui et Caroline Fourest, dont on a également pu apprécier la semaine dernière les performances en natation.


Je vous laisse apprécier les propos de Madame Jaoui, ci-dessous, qui se résument à des poncifs sexistes éculés brillant par tout sauf leur originalité...



Quant à Madame Fourest, elle restera dans les annales de l'édition, comme la Palme d'or 2024 du choix de date de parution le plus malencontreusement indécent, grâce à son essai Le Vertige MeToo, Trouver l'équilibre après la nouvelle révolution sexuelle, paru en plein procès #Mazan...


Il fallait vraiment oser le faire!



Je ne parlerai pas du fond du livre de Madame Fourest, que je n'ai pas encore lu.


Je parlerai du choix fait par une femme respectée, disposant d'une audience certaine, donc d'une voix qui porte et compte, de dépenser son énergie et le temps d'antenne précieux dont elle dispose, pour faire des appels à la nuance, à la modération, à l'équilibre, au juste milieu, à la remise en question, à ne pas aller trop loin, à propos d'un mouvement qui n'a même pas eu encore la possibilité de se déployer complètement dans sa portée comme dans ses effets et ce précisément au moment où une actualité judiciaire tonitruante aurait pu lui donner l'occasion de prendre sa pleine dimension et de monter en puissance.

Mais que nenni... HARO!


Ce mouvement social de lutte pour l'émancipation des femmes, le féminisme, le plus calme et le plus pacifique de tous les temps, est ainsi celui qui subit en permanence des salves d'injonctions au calme et à la non violence...


Et ce dans un pays qui célèbre et glorifie chaque année une des périodes les plus violentes et meurtrières de l'histoire, à titre de fête nationale, mais il est vrai qu'en ces temps-là il s'agissait de lutter pour une cause noble et juste, quelque chose de sérieux et d'important, qui rend la violence, la colère et la révolte légitime: les droits de l'homme.


On veut bien accepter que vous vous lamentiez sur vos histoires de gonzesses et vous autoriser à faire 1 ou 2 manifs de temps en temps, mais en restant de gentilles fifilles, en ne haussant pas trop la voix et entre 9h et 16h de préférence, car après ya le repas à préparer et des lessives à ouvrir et puis surtout "Qui va garder les enfants!?!" Bah oui...



Il en va ainsi en Patriarchie, où tout début de soubresaut, toute étincelle de rébellion, doit être immédiatement éteinte et des contrefeux partout allumés afin de réduire à néant toute possibilité d'embrasement régénérateur.


#Mazan est en cela une occasion sans pareille d'observer le phénomène de Backlash, dont Susan Faludi décortiquait le mécanisme avec une précision chirurgicale dans son livre éponyme de 1991, où elle explique comment le système patriarcal opère systématiquement un retour de bâton après chaque avancée arrachée par les femmes, afin de se préserver en tant que système et de maintenir malgré tout le statut quo.


Elle y consacre de larges développements à la place que jouent les femmes dans ce phénomène et j'invite toutes les femmes qui ne l'auraient pas encore lu à s'y plonger sans tarder.


De la même manière, Lundy Bancroft, a pu décrire ce mécanisme à l’œuvre, cette volonté de canaliser la colère des femmes et de la maintenir sous contrôle en la délégitimant, en la disqualifiant, afin qu'elle ne puisse pas servir d'arme de destruction massive de l'ordre patriarcal établi.



L'un des nombreux privilèges du dominant, c'est que ce sont son point de vue, sa vision, ses opinions, ses sentiments qui sont pris en considération, tout comme ce sont ses besoins et désirs qui doivent être satisfaits.


Il en va ainsi dans les relations entre un homme violent et sa femme comme dans les relations entre les hommes et les femmes à l'échelle de la société.


A peine commence t-on à porter la lumière sur les violences que les hommes font subir aux femmes, sur nos douleurs et nos souffrances, qu'il faut immédiatement se mettre à détourner l'attention et nous expliquer que les homme aussi souffrent...


Ici on dénonce l'excision et "Mais qu'en est-il de la circoncision?"; Là on dénonce les féminicides et "Mais les hommes se suicident plus que les femmes!!"...


Tout pour faire diversion et ramener les hommes au centre de l'attention.



Il n'en va pas différemment dans le procès #Mazan où les sentiments des hommes en général, comme ceux des accusés en particulier, sont systématiquement opposés aux femmes dès que les manifestations de notre colère commencent à se montrer trop saillantes:


"Mais pensez aux familles des accusés!"; "Mais pensez aux homonymes!"; "Pensez aux vies et carrières brisées!" etc. etc. etc.


Oui, les sentiments des hommes sont plus importants que les sentiments des femmes même quand ils s'agit des sentiments des bourreaux par rapport à leur victime...


L'obtention par la défense du huis clos pour les audiences où seront diffusées les vidéos des accusés en action, contre l'avis de la victime, qui tenait à la publicité des débats pour faire la honte changer de camp, et sous prétexte de préserver la "dignité" des accusés, quand ils sont justement jugés pour avoir fait fi de celle de la victime... en est un exemple révélateur.



Quoi d'étonnant quand on sait que les sentiments des hommes, sont même plus importants que la vie et la sécurité des femmes...


Un homme peut-être condamné pour des délits à caractère sexuel et sa femme ne jamais être mise au courant... Ne jamais être mise en mesure de connaitre des faits graves à l'aune desquels elle aurait pu décider de quitter cet homme ou au moins de rester sur ses gardes.



Non... Cet homme a juste commis un écart, on ne va pas gâcher sa vie, son couple et sa réputation pour si peu, ce n'est qu'une petite erreur de parcours, ce n'est pas si grave, il n'y a pas mort d'homme... Minimisation, justification, banalisation.


On connait la suite, quelles sont les conséquences de ce silence coupable de la société qui fait le lit du sentiment d'impunité des agresseurs et aboutit à des drames.



Oui, les sentiments des hommes, la préservation de leur égo, valent plus que la préservation de la sécurité et de la vie des femmes. On le constate tous les jours.


Ce célèbre adage féministe traduit très bien cette idée:


LES hommes ont peur que les femmes se moquent d'eux.
LES femmes ont peur que les hommes les tuent.

Oui, LES.


N'en déplaise aux adeptes de la gentillesse et de la modération à sens unique.


N'en déplaise aux apôtres de la nuance #NotAllMenOuinOuin


N'en déplaise aux petits soldats et soldates bénévoles en croisade contre le grand danger très dangereux de #LaHAiNedEsZhOmS™.


LES.



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