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Photo du rédacteurJude D.

Le STRASS et la rhétorique du libre-choix d'être exploitées sexuellement

Dernière mise à jour : 27 sept.


Tout comme pour l'exploitation reproductive des femmes comme mères porteuses ou d'autres formes d'exploitation, la rhétorique du "libre-choix" des femmes est systématiquement mise en avant afin de faire taire toute velléité de remettre en question ces systèmes d'exploitation et maintenir la statut quo.





Le libre-arbitre ou le libre-choix des femmes n'est pas le sujet et ne l'a jamais été...


Le fait que les chantres de l'exploitation sexuelle des femmes en particulier et de l'exploitation des femmes en général, posent le débat en ces termes est juste une tactique d'enfumage classique.


La réalité c'est qu'aucune loi ne punit le fait de se prostituer, ni de vendre ses organes, ni de s'offrir en esclavage.


Et que strictement personne ne milite actuellement pour cela.


La loi française punit les atteintes aux autres, pas les atteintes que l'on se porte à soi-même.


Par contre, elle punit à juste titre, le fait d'acheter l'accès au corps d'un autre, d'acheter ses organes ou de l'utiliser comme esclave.


C'est à l'acheteur que notre loi pose une limite.


C'est l'acte d'achat qui est interdit, pas celui de vendre.


« Dire que les femmes ont le droit de se vendre, c’est masquer que les hommes ont le droit de les acheter » Françoise Héritier

C'est précisément pour nous empêcher de poser la question en ces termes que les supporters de l'exploitation des femmes tentent systématiquement de détourner notre notre attention de la responsabilité des exploiteurs, c'est à dire de ceux qui bénéficient très concrètement de l'exploitation d'autrui.


C'est dans le même objectif que le STRASS comme de nombreux autres promoteurs de l'exploitation sexuelle des femmes, présente les féministes abolitionnistes comme des prohibitionnistes, c'est-à-dire des personnes ciblant les prostituées et tentant de pénaliser leur pratique de la prostitution, ce qui n'est absolument pas la démarche des féministes abolitionnistes qui cible les exploiteurs "clients" et proxénètes.


La loi pose comme interdit de considérer un autre humain comme une simple marchandise

Car nous, en tant que société, considérons que l'idée que nous nous faisons de notre humanité, de la dignité de l'être humain, de la société fraternelle et sorore que nous souhaitons construire exclut toute exploitation de l'autre comme marchandise, comme vulgaire objet, toute atteinte à sa dignité, à son humanité.


En réalité, ce que défend le Strass, qui n'a de syndicat que le nom, c'est le droit d'acheter et d'exploiter les autres sans entraves aucune.


Le Strass défend les "clients" et lutte contre leur pénalisation.
C'est quand même très étrange comme démarche syndicale, que de défendre les clients-patrons et de mettre en avant le libre choix d'être exploité...

C'est un peu comme si la CGT défendait le libre choix des salariés d'accepter de travailler pour le tiers du SMIC; Militait contre les lois punissant le travail dissimulé ou les atteintes à la sécurité des salariés sous prétexte que les salariés y auraient consenti; Et avait pour ennemi principal les militants voulant abolir le salariat et défendant le revenu universel...


Qu'elle accuserait de mettre en danger les salariés et de les précariser à cause des normes trop exigeantes qu'ils imposent aux patrons...


Ça paraîtrait bien évidemment absurde et complètement loufoque à tout le monde.


Pourtant, c'est exactement ce que fait le Strass...


Ce qui est logique, puisqu'il est en réalité un lobby d'inspiration ultralibérale, visant à autoriser l'exploitation sexuelle sans entraves.




 

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