5 juin 20233 min de lecture

Thaïs et le féminisme invisible...

Dernière mise à jour : 26 sept.

Thaïs d'Escufon n'y connait strictement rien en matière de féminisme. A partir de ce moment là on ne peut pas lui demander une analyse pertinente du positionnement du féminisme sur la question de l'idéologie queer/transgenre.

Cela étant dit, ses propos mettent en exergue plusieurs choses très intéressantes, dont la tentative d'appropriation-polarisation du débat entre deux antagonistes qui partagent le même sexisme et la même misogynie: les "progressistes" transgenristes et les conservateurs tradi.

Appropriation-polarisation qui fait fi de l'analyse féministe de la situation, qui non seulement existe, mais a été la première à alerter et ce depuis des et des années sur le danger de cette idéologie mortifère et réactionnaire pour les droits et intérêts des femmes.

Ce qui est fascinant, c'est qu'on a l'impression que Thaïs d'Escufon fait comme si elle n'avait jamais entendu parler de la critique féministe radicale et matérialiste de l'idéologie transgenriste. Alors peut-être est-elle sincère et ne maîtrise tout simplement pas son sujet...

Il se peut aussi qu'elle feigne sciemment de l'ignorer car c'est plus simple dans le scénario qu'elle (enfin son camp) s'est créé, de se gausser des dérives grandguignolesques évidentes du camp libfem/trans que de se confronter à des féministes radicales autrement plus solides.

Au final on est exactement dans le même paradigme que décrit l'autrice de cet excellent article d'analyse du documentaire réalisé par le très conservateur masculiniste Matt Walsh: What is a Woman?

Voir : La femme mexpliquée

J'invite volontiers Madame d'Escufon à se documenter sur la critique féministe du transactivisme qui a été suffisamment virulente pour que l'insulte suprême synonyme de Nazi désignant désormais la Némésis des transactivistes soit TERF (Trans Exclusionary Radical Feminist). Elle trouvera toutes les ressources utiles pour ce faire, en fin d'article.

Qu'on se le dise: transactivistes et conservateurs tradi sont les deux faces de la même médaille. Et je le redis, ils portent en leur sein le même sexisme et la même misogynie. Seule change la manière de l'agir, de la mettre en actes.

Mais fondamentalement, c'est blanc bonnet et bonnet blanc. Je trouve d'ailleurs cocasse que d'aucuns ne se rendent pas compte à quel point ils sont proches l'un de l'autre en tant que tel, en tout cas pour ce qui est de la question des femmes (de l’homosexualité aussi).

Nous femmes, féministes, évoluons sur une ligne de crête entre deux types de misogynie, avec à gauche un Charybde genderfluid lesbienne à pénis aux cheveux violets, et à droite un Scylla en marcel occupé à devenir "un homme un vrai" en soulevant de la fonte à un stage de Rochedy.

Les Scylla conservateurs tradi: porter des robes c'est un truc de gonzesse Les Charybde transac: porter une robe me transforme en gonzesse Les féministes: chaque personne devrait pouvoir s'habiller en fonction de ses goûts, couleurs et personnalité.

Et je n'ai envie de tomber ni dans la gueule de misogyne et sexiste Charybde ni dans celle misogyne et sexiste de Scylla.

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